A Scanner Darkly (S.F. MASTERWORKS) (English Edition)

de Philip K. Dick

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Broché : 307 pages
Auteur : Philip K. Dick
Editeur : Gateway
Vendu par Gateway
Collection : Subjects
ISBN-10 :
Format : Ebook Kindle
Date de Publication : 2014-08-28
Moyenne des commentaires client : 3.5 étoiles sur 5 311 commentaires client
Nom de fichier : a-scanner-darkly-s-f-masterworks-english-edition.pdf (Vitesse du serveur 29.12 Mbps)
La taille du fichier : 27.76 MB

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0 internautes sur 0 ont trouvé ce commentaire utile.Un grand roman de DickPar Alexis BidaultLa substance D (pour Death) est une nouvelle drogue extrêmement puissante dont personne ne connaît la provenance, qui a étendu son emprise sur le monde et polarisé la société en deux groupes bien distincts : les drogués (les heads) qui mettent en péril leur santé mentale et physique et, il faut bien le dire, sont complètement à l’ouest et les straights, qui filent droit, disent non à la drogue et mènent une vie dont l’ennui incommensurable les condamne à n’être pas cités plus d’une ou deux fois dans le livre (ils sont sans intérêt).Le roman s’ouvre sur un personnage dont le cerveau est tellement amoché qu’il doit être envoyé en urgence dans un centre de désintoxication pour tenter, sans grand espoir, de sauver ce qui peut encore l’être (cf. extrait sur la page produit).Infiltré parmi une bande de consommateurs de substance D qui vivent dans sa maison, Bob Arctor est depuis qu’il a quitté sa femme et ses enfants un agent des stups qui cherche à remonter la filière de la Substance D pour mettre un terme au trafic. Il est très vite clair cependant qu’il éprouve plus de sympathie pour les gens qu’il côtoie, ses véritables amis, que pour ses supérieurs, auxquels il n'apparaît que flouté par un costume spécial qui le rend impossible à identifier. Si bien qu’un jour on lui demande de procéder à une surveillance serrée d’un suspect potentiel dénoncé par téléphone, un certain Bob Arctor !Un peu paranoïaque, en tout cas persuadé d’être la cible d’un complot, il voit d’abord dans cette filature particulière le moyen de comprendre ce qui se passe dans sa maison quand il n’y est pas, mais il finit, accro à la drogue par perdre le fil et les pédales dans ce qui constitue le cœur surréaliste et fascinant du livre. Un périple incroyable dans son cerveau qui commence à donner des signes de faiblesses.Dans la postface, l’auteur présente ce roman comme un hommage à tous ses amis, cités nommément, victimes de la drogue, qui ont perdu la vie ou subi des dommages irrémédiables. Avec le recul, le prix à payer était trop élevé pour s’amuser en dehors des règles de la société et vivre cette vie intense et délirante.Dick a un talent hors normes pour décrire des scènes de délire collectif et de trips hallucinés qui sonnent, c’est une gageure, totalement réalistes, ça sent le vécu ! Les dialogues sont à la fois excitants et drôles ; la sensation de temps qui s’étire, les discussions surréalistes et totalement déconnectées de la réalité sont parfaitement écrites, on s’y croirait.Mais l’aspect fun lié à la consommation massive de drogue est également contrebalancé par la tristesse et l’appréhension de voir ces personnages perdre pied un à un, incapables de redresser le cours de leur existence et, de toute façon, pour en faire quoi ? Leur addiction et leur immersion dans ce monde sont trop fortes pour être combattues, d’autant que le roman, qui change totalement dans sa dernière partie sombre dans une tonalité inquiétante ou déprimante, quand l’on découvre les sacrifices menés au nom de la guerre contre la drogue et qui tire véritablement les ficelles de ce marché lucratif.L’ensemble est assez vertigineux, et brasse avec vigueur de nombreux thèmes forts, dont celui qui est la marotte de l’auteur, l’identité. Bob Arctor, bien aidé par la drogue qu’il ingère comme des bonbons, se dédouble littéralement entre deux personnages, celui de junkie paumé amoureux d’une fille qui ne s’intéresse pas à lui et celui de flic en mission.La fin comporte quelques longueurs et la qualité est parfois inégale mais A Scanner Darkly provoque néanmoins une fascination et une réflexion durables.Tout sauf moraliste, le roman se place clairement du côté des drogués mais dissèque sans concession les conséquences néfastes de leurs excès en tout genre, leur isolement croissant, leur impossibilité d’aimer ou d’être aimé, leur inadaptation sociale. Sombre et déprimant, ce livre n’est pas de la science-fiction, juste une image de notre monde poussée à son paroxysme. Une superbe découverte pour moi.L’anglais mâtiné d’argot et d’inventions syntaxiques dans lequel le roman est rédigé nécessite une bonne connaissance de la langue pour être véritablement apprécié.